Le Crémant, ce vin effervescent (ou mousseux), c’est-à-dire qui contient des bulles, connaît un succès grandissant depuis plusieurs années pour les fêtes et les célébrations.
Selon le volume du gaz présent dans la bouteille, on peut distinguer :
Le vin perlant – taux de CO2 entre 0,5 et 1 g/L (inférieur à 0.5 bar, c’est un vin tranquille)
Le vin pétillant – taux de CO2 entre 1 et 2,5 bar
Le vin mousseux – taux de CO2 supérieur à 3 bar
Plusieurs types de vins mousseux connus existent : le sekt allemand ou autrichien, le Prosecco d’Italie, le Cava espagnol ou le cousin de notre crémant, le Champagne pour ne citer qu’eux.
Provenance, fabrication, qualité du crémant? vous le saurez ci-dessous!
Fabrication des vins mousseux
Le processus se base sur 2 fermentations : la première est pour obtenir le vin tranquille cépage par cépage. Puis, on assemble dans des cuves les cépages sélectionnés propres à chaque crémant.
La deuxième fermentation est, celle qui va fournir le « gaz » au vin et donc le rendre mousseux. Celle-ci s’effectue avec l’aide de levures qui utilise le sucre mis par la liqueur de tirage.
Il existe 4 techniques principalement pour la deuxième étape :
- La méthode traditionnelle (anciennement champenoise, mais interdite depuis 1994 d’en faire la mention autre que pour le Champagne)
Dans son logement en verre, mis sur des lattes, les levures se transforment en alcool et produisent du gaz carbonique qui se dissout dans le vin : c’est la prise de mousse. En fonction des vins effervescents, les bouteilles restent pour une durée variable couchées pour se nourrir des lies de fermentations qui donneront sa complexité au vin final.
Puis vient l’opération de remuage soit manuelle, soit mécanique pour supprimer le dépôt de levures. Enfin, lors du dégorgement, on rajoute une liqueur d’expédition qui définira son pourcentage de sucre final et sa classification en brut, demi-sec ou doux entre autres.
- La méthode Charmat ou en cuve close
Le principe est une prise de mousse sous pression. On introduit vin, levure et liqueur de fermentation à 20°C pendant 15 à 20 jours. Puis on stoppe le processus en refroidissant la cuve à -2°C. On filtre et enfin, on met en bouteille. Elle est utilisée pour le Prosecco par exemple.
- La gazéification
Il n’y a pas de prise de mousse. On fait dissoudre une quantité de gaz carbonique dans le vin, stabilisé et réfrigéré à -2°C à partir d’acide carbonique liquéfié en continu. À la sortie du stabilisateur de gaz, le vin est directement mis en bouteille.
- La méthode ancestrale ou rurale
On met en bouteille des vins dont la fermentation alcoolique n’est pas terminée (elle est stoppée par le froid) afin d’emprisonner le CO2 lors de la suite du processus. Du début à la fin de la deuxième fermentation, on n’ouvre pas la bouteille pour intervenir dans la transformation. Le problème est que la qualité est irrégulière et la méthode, parfois dangereuse, avec des bouteilles qui explosent. Elle est utilisée encore pour la clairette de Die entre autres.
D’autres existent comme la méthode par transfert, dioise ou continue.
Sans oublier la partie du repos sur lies:
La durée de vieillissement est également différent. Le Champagne requiert 15 mois dont 12 sur lies voire 3 ans pour les millésimes tandis que le crémant de Luxembourg ne demande que 9 mois au minimum. Pour le crémant Gales, c’est plutôt 24 mois et celui de Desom, 12 mois. Toute la complexité du crémant se dévoile par ce vieillissement.
Provenance des crémants
Autrefois, le crémant et le champagne provenait d’une même région, celle de Champagne en France. Le Champagne, dont la fabrication et le nom sont protégés vigoureusement, n’est produit quant à lui que dans sa région. Cependant, comme le nom « crémant » ne fut pas protégé, de nombreuses autres régions voire d’autres pays ont commencé à en fabriquer sous cette dénomination.
Il y a actuellement 8 régions en France qui en produisent avec une AOC : l’Alsace, Limoux, la Savoie, Bordeaux, la Bourgogne, Die, la Loire et le Jura. Il existe aussi en Belgique, en Suisse et au Luxembourg.
Qualité des crémants
Le Crémant est venu très tôt de se positionner par rapport au Champagne en proposant un produit identifiable homogène en termes de qualité et de caractéristiques. Ainsi en France, dès 1976, une appellation d’origine contrôlée est apparue : Crémant AOC. En Belgique en 2008, c’est l’appellation d’origine protégée ou AOP Crémant de Wallonie qui est introduite.
Pour la Suisse, il n’y a pas de règlementations particulières tant sur le cépage que sur la méthode de fabrication.
Enfin, pour le Luxembourg, le nom de crémant peut être utilisé depuis 1991 si le vin produit remplit les conditions fixées par la loi. Depuis 2014, c’est l’AOP Moselle Luxembourgeoise qui est en vigueur.
Ces réglementations marquent le début du renouveau qualitatif des Crémants et chaque appellation définit son propre cahier des charges. L’idée est de tenir compte des spécificités locales et de permettre à chaque vin d’être l’ambassadeur de son terroir.
Les cépages locaux sont souvent mis à l’honneur :
- le riesling, le chardonnay, l’auxerrois, les pinots blancs, gris et noirs, pour l’Alsace et le Luxembourg
- le chardonnay et le pinot noir en Bourgogne
- le sauvignon et le sémillon dans le bordelais
- le chenin blanc, chardonnay, cabernet franc et cabernet sauvignon dans la Loire
- le chardonnay, le pinot noir, blanc et meunier pour la Wallonie
Le Crémant de Luxembourg
Le Crémant de Luxembourg est donc un vin mousseux de très grande qualité , protégé par son AOP. Grâce à l’esprit d’innovation, au sens de la tradition et à la créativité, il a été possible de créer en l’espace de deux décennies un produit qui enthousiasme même les connaisseurs les plus avertis.
La base du Crémant est constituée de raisins sains, aromatiques, pourvus d’une acidité vivifiante favorisée par la situation géographique de la région viticole luxembourgeoise. Grâce au choix du cépage, à l’assemblage de la cuvée et à la durée du repos sur lies par méthode traditionnelle, on obtient des produits uniques, qui font du Crémant de Luxembourg une expérience gustative particulière.
Enfin, le rapport qualité-prix est très compétitif! Par rapport au champagne, vous obtenez un produit comparable en termes d’élaboration mais unique par son caractère frais, festif et son prix.
Le saviez-vous ?
- Pour nettoyer vos flûtes ou coupes, mieux vaut privilégier l’eau chaude que du liquide vaisselle. En effet, il a un effet graissant empêchant la formation de bulles !
- Il y a plus de pression dans une bouteille de crémant (environ 6 bars) que dans les pneus de voiture (environ 3 bars).